Je viens tout juste de revenir de mon escapade de deux semaines au Éléphant conservation centre (ECC) de La province de Sayaboury. J'ai beaucoup à raconter car ce fut une expérience fabuleuse. En plus d'avoir la chance de côtoyer des être fascinants, j'ai appris beaucoup sur leurs conditions au Laos et sur la culture de ce pays.
Ce centre est beaucoup moins touristique que la plupart rencontrés en Thaïlande ou même au nord du Laos, la vocation de ce centre est basé sur l'écologie et il accueille le premier hôpital vétérinaire au Laos. Pas étonnant que j'ai arrêté mon choix sur ce centre. Puis je ne le regrette pas peeeentoute. Les employés sont Lao donc on les côtoie et cela accroit la valeur de l'expérience.
Ils offrent des programmes de 3 jours pour les gens qui veulent visiter le centre seulement, des programmes de 6 jours et plus pour ceux qui veulent faire du bénévolat et un programme de 13 jours pour les vétérinaires qui veulent en apprendre plus et s'impliquer avec cette espèce unique.
Donc pour ceux qui viennent faire un tour au Laos, je le recommande fortement. Voici le site internet pour toutes les infos et contacts:
http://www.elephantconservationcenter.com/
14 janvier 2013 - J93 Vol vers Sayaboury et emergency
Nous prenons un vol local ce matin vers la ville de Sayaboury. Un mini avion avec 12 personnes plutôt apeurant. Le vol ne dure que 50 minutes et entre mon cognage de clous j'admire le paysage campagnard.
Nous atterrissons, la ville ressemble plutôt à un petit village. En moins de deux nous embarquons dans la vet mobile et en route vers notre première mission, un éléphant de travail attaqué par un éléphant sauvage. Will dit que ça l'air grave, on laisse nos bagages au centre et il dit d'apporter de quoi se changer car il est possible qu'on doive dormir labas! Nous avons 2 heures de route. On se fait brasser en masse, je regarde la campagne laotienne. Je me trouve entourée de montagne, de rizières et de petite cabane sur la route.
Nous arrivons au village. La famille à qui appartient l'éléphant nous attend avec un dîner. Il faut manger "Lao Style" des légumes du riz collant et... Du porc fermenté (vraiment horrible, comprenez vous pourquoi je préfère être végétarienne!). "Lao style" veut dire manger avec ses mains, faire une boulette de riz et attraper un bout de viande ou des légumes. Ouep, super quand tu viens d'aller dans des toilettes rudimentaires et que y'a pas de savon pour se laver les mains. Juste un ti bol d'eau où tout le monde trempe sa saleté. Puis, un peu de purel et hop tout le monde les mains dans le bol de riz. La dédaigneuse en moi revient à grand pas. Ça m'écoeure pas mal et vu que c'est officiel que j'ai un système immunitaire de shnoutte j'ai encore peur d'être malade. Ce qui n'aide pas c'est que je m'alimente mal, quasiment pas de protéines ni de produits laitiers. Juste des féculents, des légumes et des fruits à l'occasion. Je vais sûrement manger du riz pendant 2 semaines et devoir manger de la viande à un moment ou un autre.
Après le repas qui m'a laissé un léger dégoût, nous attendons un officiel du gouvernement qui viendra regarder ce qu'on fabrique, surtout car y'a deux nouvelles recrues sur lieux avec les deux vets réguliers.
On fini par se diriger vers l'impressionnante bête. Du haut de ses 4 tonnes, elle fait bien pitié. Une enflure de la grosseur d'un ballon de soccer juste en haut du genoux. Elle marche difficilement aux commandes du Cornac ( le cornac est le maître de l'éléphant si on veut, il communique avec lui et en prend soin). Il faut être patient avec ces bêtes car c'est comme manoeuvrer un 10 roues. Avance, recule, avance bon ça y est elle s'en va dans la bonne direction. Puis ils l'enchaînent à un arbre pour qu'on puisse l'examiner. En fait il faut être très vigilant car même domestiqués, les éléphants peuvent tuer un humain en moins de deux. Surtout si il réagit face à la douleur. Il sont très intelligent et comme le dicton le dit, ils ont une bonne mémoire, parfois un peu rancunière. Si on leur donne une injection, ils s'en souvienne la fois d'après. Un coup de trompe ou de queue et on est vite dans les vappes. À vrai dire ils me font peur ihih. Pour le moment j'observe car je suis vraiment pas habituée avec ces créatures gigantesques.
Palpation, discussion, injection d'anti-inflammatoire au travers d'une peau ayant 3cm d'épaisseur. Les ressources sont limitées, pas d'eau courante ou d'électricité. Donc repos pour 2 semaines puis si pas d'amélioration, ils verront l'étape suivante. Will parle bien Lao, il a dû apprendre car les habitants ne parlent pas anglais. En 3 mois il pouvait communiquer avec eux.
Il faut aussi tenter de mettre les sentiments de côté car les propriétaires et Cornacs peuvent être plutôt durs et infliger des correction sévère à leur employé pachyderme. Ce n'est pas évident et les controverses sont choses quotidiennes. L'organisme tente de rééduquer les cornacs à communiquer sans violence avec leurs éléphants. Projet de longue haleine. En attendant, il font de leur mieux pour assurer leur bien être. Ce qui est fâcheux aussi c'est que l'euthanasie n'est pas permise. Donc même si il y a souffrance atroce... Il est difficile d'y mettre fin.
Après un autre 2 heures à lever de nos siège dans la boîte du truck pour le retour, on arrive de nuit au centre de conservation. Nous avons un bungalow juste en haut de l'hôpital, une douche chaude, des petits matelas a sol et des moustiquaires tout bleus. Ensuite, nous allons souper, il y a beaucoup de bénévoles et de visiteur. Une québécoise travaille maintenant au centre depuis plus de 2 mois.
Nous devons encore manger avec nos mains... J'espère juste que tout le monde se lave les mains avant de manger... Puis tout est au porc... Yeurk! Je vais devoir m'y faire, deux semaines... Ensuite dodo car demain on visite le centre pour vrai et on fait les traitements!
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